Mesure d'audienceCes services permettent d'obtenir des statistiques de fréquentation utiles à l'amélioration du site. | |
Google analyticsEn savoir + |
Le développement croissant de l’entrepreneuriat 3.0 a favorisé l’apparition de nouvelles pratiques de travail. Parmi-elles, l’utilisation d’espaces collaboratifs modulables à destination des travailleurs indépendants et des télétravailleurs. En collaboration avec le cabinet de recherche Scrib et Associés, nous avons voulu avoir une vision 360 degrés de ces lieux pour comprendre comment ils réussissent à capter l’air du temps, et répondent aux changements dont ils sont le signe.
Un contexte innovant
La croissance rapide, l’innovation, l’entrepreneuriat, l’intelligence collective sont également des éléments constitutifs de l’ADN de Esprit-RH. Cela nous a donc naturellement amené à créer des partenariats avec plusieurs incubateurs toulousains pour lesquels nous délivrons un service RH complet à la fois comme mentor RH et comme talent privider. Il n’y a rien de plus valorisant pour un consultant que de voir ses préconisations, en terme de profil, d'organisation ou de management impacter rapidement la trajectoire du client.
Nous faisons le constat que ce qui différencie la startup, d’une PME des années 2000, tient en deux points : la vitesse de croissance d’une part et le graal de la levée de fond. L’entrepreneur s’adapte à ce changement mais il a besoin pour cela d’une organisation qui va l’aider à répondre à ses besoins nouveaux : une soif d'informations et un besoin de collectif. Maslow parlait en son temps de la nécessité d'appartenance, le fonctionnement collectif, notamment dans les tiers lieu permet autre chose : l'échange pour progresser vers la bonne solution.
Pour évaluer la manière dont naissent les interactions sociales dans ces espaces, nous avons donc décidé d’observer ce qui distingue et caractérise 6 espaces tiers[1] que nous avons mis en perspective avec la définition que le sociologue Antoine Burret[2], donne du Tiers-Lieux.
La genèse
Inspiré par le fondateur du concept, Ray Oldenburg en 1989[3] , il le définit comme « un environnement social qui nʹest ni la maison, ni le travail mais un lieu de partage, de socialisation, dʹinnovation et dʹentrepreneuriat dont le modèle émergent est différent des catégories habituelles ». L’idée n’est pas nouvelle. Elle était déjà à l’œuvre dans les ateliers collaboratifs d’artistes du Louvre au XVIII ème siècle, les cafés de la Mittel Europa ou du quartier saint-Germain, jusqu’à la culture underground berlinoise. Bien que différents, les Tiers Lieux des années 2010 s’affichent comme des modèles ouverts permettant à tout un chacun porteur d’une idée, de participer par son action à la vie de la cité. D’après le manifeste publié en 2012, il servirait d’abord « un projet collectif qui constitue un cadre d’action pour reconfigurer un système de valeurs ». On en retrouve donc dans tous domaines de la vie citoyenne. Un lieu qui par conséquent se fabrique et se recompose au grès de ceux qui le fréquentent en s’inscrivant dans un territoire. Si certains espaces de coworking comme le Harry Cow ou le O Local se présentent délibérément comme des Tiers-Lieux, notre enquête allait vite montrer que nous avions pénétré dans une nébuleuse complexe qui préfère justifier sa culture plutôt qu’entrer dans des catégories.
Une famille de lieux-tiers
« Qu’ils s’affichent comme espace de coworking, incubateurs ou encore cluster, leur fonction commune, explique Philippe Coste[4], acteur influent de l’écosystème, se résume principalement à de l’hébergement personnalisé d’activités. Cependant, tout comme Sapiens s’est distingué de Néanderthal, les incubateurs et cluster se sont spécialisés dans l’accompagnement des start-up en « proposant une alternative de travail à des porteurs de projets inscrits dans des dynamiques entrepreneuriales non encore matures mais qui ont pour objectif de changer le monde par leur action ». Ils ont en effet profité de l’internet haut débit à deux moments clés : l’installation de la French Tech au début des années 2000 dans le Silicon Sentier à Montmartre et l’ouverture du premier FABLAB du MIT en 2001 qui ont donné une impulsion à des générations de start-up. Pour accompagner cette économie, il fallait aussi les lieux idoines que renforce une culture maison. Rien de mieux pour en parler que l’adage qui les résume : « Ce qui nous définit tient non pas tant à ce que l’on en dit mais à ce que l’on en fait ». A chaque usager d’en adopter les valeurs communes et de les mettre en pratique parmi lesquelles on retrouve :
Les ressources internes et les offres apportées.
Conscientes de la fragilité de l’entrepreneuriat et de son rôle majeur dans l’économie du territoire, les communautés animant les espaces collaboratifs entretiennent (à titre privé ou en étant subventionnées) l’esprit des lieux au service des entrepreneurs. L’atmosphère, la clarté, le confort, les rencontres inspirantes pour donner envie et susciter des circulations informelles d’apprentissages sont autant d’atouts qui vont identifier les lieux quand le numérique, le développement local ou l’écologie privilégierons des écosystèmes. Chez At Home, un organisme de formation interne dynamise la communauté de start-upper. Des connaissances et des compétences y sont partagées afin de répondre à des aspirations plurielles. Le Village by CA favorise des communautés coopérantes et innovantes. Si l’IOT Valley a bâti sa réputation sur les objets connectés sa notoriété de marque profite aux entrepreneurs qu’il accompagne. Le Laboïkos quant à lui transforme son espace de coworking en cluster et s’affiche désormais comme cité de la RSE avec le projet d’accueillir en ses murs une banque collaborative. Les coworking aux aspirations plus généralistes, misent sur la fonctionnalité de lieux anciens réhabilités : « ici nous marions le beau, l’ancien et le recyclable » précise Vincent fondateur d’O Local, nouvellement installé sur l’ancien port Saint-Etienne. Comme mentor en ce qui concerne Esprit-RH, nous organisons des séances individuelles de conseil sur le management des RH, sur l’organisation mais à titre plus individuel nous pouvons aussi accompagner l’entrepreneur sur sa vie et son rapport au travail. Cela comprend aussi des ateliers thématiques sur les mêmes sujets : recrutement et organisation sur lesquels repose l’avenir de ces jeunes pousses.
Nous sommes labellisés pour l’IOT Valley et le Village by CA .
Un environnement facilitant
L’entrepreneur va donc trouver des solutions pour rompre son isolement, des occasions de partager des problématiques et des solutions techniques, des rencontres pour développer un réseau, sans négliger un accueil chaleureux, confortable voire même familial comme s’en amuse Virginie la coworking officer mais aussi bonne fée d’O Local. « Nous ne sommes pas des chercheurs fous, notre objectif c’est d’amener les entreprises à être pérennes et à gagner du temps en évitant les écueils que d’autres ont rencontrés » précise cette entrepreneuse-conseil, référente au Village. Pour cela, ajoute Philippe Coste, « l’entrepreneur doit être aidé dans l’identification de son projet de valeur doté d’un solide business modèle qui à terme doit être pourvoyeur de richesse et d’emplois ». Florent à l’IOT Valley en est convaincu : « J’ai compris qu’il me fallait prendre des risques pour avoir un impact dans mon écosystème. C’est un enjeu de survie et d’argent que seul l’accélérateur peut nous apporter ». Par conséquent : « Ici, tout le monde a des choses à apprendre, la règle c’est de grandir ensemble » précise un business developper stagiaire. « Il n’y a pas de hiérarchie mais des connexions entre usagers : Si tu ne sais pas, demande et si tu sais, partage ».
Des collaborations croisées
Notre position de mentor RH, nous place non pas à côté du système mais bien en son milieu. Le triangle marché pénurique, évolution des compétences critiques en interne et nouveau mode de management, conduit nos consultants à bouger les curseurs et à adapter des solutions innovantes pour nos clients : repérer des profils polymorphes, former les entrants, mettre l'organisation en mode agile.
Afin de conclure ce premier volet de notre série:
On serait parfois tenté d’essentialiser les espaces collaboratifs en les limitant aux poufs colorés ou aux jeux de fléchettes qui les décorent. Ces artefacts bien réels ont le mérite d’introduire de la fantaisie dans l’univers de l’entrepreneuriat qui reste plus que jamais exigeant, pressant et compétitif et en cela, a besoin d’être accompagné. Emblématiques d’une génération audacieuse d’entrepreneurs, ces lieux favorisent aussi en creux la qualité de vie au travail tant recherchée sans négliger que pour façonner le monde nouveau qu’ils appellent, il faut aussi veiller à adopter de bonnes pratiques managériales
Esprit-RH en collaboration avec Scrib & Associés, 05 septembre 2019.
Scrib & Associés est un cabinet d’études et de recherche en sciences humaines appliquées. Il est dirigé par Bénédicte Rigou- Chemin, Dr en anthropologie de l’EHESS. Il propose des études sociétales et de valorisation du patrimoine
|
[1] IOT Valley à Labèges, Village by CA, Laboïkos, At Home, Harry-cow, O Local.
[2] Antoine Burret, Chercheur en sociologie à l’institut des Sciences des Services et auteur d’une thèse sur « l’Étude de la configuration en tiers lieu ; La re-politisation par le service »,2016 : Discussion : Le manifeste des Tiers Lieux
[3] Oldenburg.R, The great good place, Da capo Press, 1989
[4] Philippe Coste est actuellement responsable du programme de formations professionnelles chez At Home,