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Parce que c’est en forgeant que l’on devient forgeron, les pros du numérique et des stratsups forgent leur organisation à force de travail, d’enthousiasme et d’intuition. Créatifs,
Proactifs et pragmatiques, ils font évoluer le management vers un style plus collaboratif, mieux adapté à l’accélération du temps et assorti d’une responsabilisation plus précoce des équipes. Ainsi leur connaissance en programmation et codage informatiques et leur dextérité digitale les propulsent dans un monde qui tend à se fractionner entre les « disruptés » et les « disrupteurs ».
Pour sauvegarder des parts de marché et développer une entreprise où faire harmonieusement progresser les talents, autant de qualités ne semblent pas suffire. Dès qu’ils endossent un rôle de leadership, ces cadres du numérique de grandes entreprises ou dirigeants de start-up ressentent le besoin d’un temps de pause. Pour quoi faire ? Se former.
Cette tendance est nette à Londres, relève un journal en ligne de la City, où les « executive MBA » attirent un nombre croissant de créatifs et de pros du numérique en phase d’ascension professionnelle. Ces derniers représentent de 10 à 15 % des inscrits quand ils n’étaient que 3 ou 4 par session il y a quelque dix ans. Ce phénomène touche la France aussi. Les raisons ? Ces professionnels ressentent un impérieux besoin d’accroître leurs connaissances et de développer leurs qualités stratégiques. Se familiariser aux méthodes les plus en pointe – du data analytique à l’analyse des risques en passant par les techniques de gestion financière – devient indispensable quand il s’agit d’allier créativité et qualités commerciales, saine gestion et développement de nouveaux produits.
Voilà pour les prérequis. Vient ensuite la question du leadership et des qualités nécessaires, par exemple, à la correcte appréhension d’idées géniales d’une équipe et surtout de leur pertinence d’ensemble pour le business. Car, en phase d’ascension, ces professionnels se retrouvent en situation délicate d’infléchir la stratégie, d’anticiper de nouvelles directions, d’identifier des menaces externes, de faire monter en compétence et en connaissance les équipes, etc. Ralentir devient alors indispensable afin de consacrer du temps à apprendre, à se confronter à d’autres formes de raisonnement et de personnes (des cadres d’industries traditionnelles, des banquiers, des consultants, etc.) et de s’inspirer d’expériences de leaders de différents secteurs. A ce propos, le magazine « Fortune » en a interrogé une douzaine qui livrent leurs secrets pour affronter des situations difficiles : s’absenter une heure, faire du sport en musique, jouer, méditer, respirer. Et face à un problème que l’on préférerait ignorer ou refiler à un subordonné, ne jamais opter pour la politique de l’autruche.