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Cannes 2025 vient de s’achever. Clap de fin.
Mais une image reste en mémoire.
Scarlett Johansson, debout au pied du Palais, acclamée non pour son jeu d’actrice, mais pour sa première réalisation, Eleanor the Great.
Un film personnel, indépendant, porté par une héroïne de 90 ans — incarnée par la formidable June Squibb — qui décide, à l’aube de sa dernière décennie, de se réinventer.
Un récit tendre et discret, mais profondément subversif dans ce qu’il donne à voir : une trajectoire que le cinéma comme l’entreprise filment rarement jusqu’au bout.
Et si ce choix artistique nous aidait à repenser nos pratiques RH ?
Car dans bien des organisations, certains talents ne disparaissent pas… on arrête simplement de les filmer.
Scarlett Johansson ne signe pas un manifeste. Elle choisit simplement de mettre en scène ce qu’on ne regarde plus.
Et c’est ce qui rend son film si juste.
Il y a, dans Eleanor the Great, quelque chose qui parle de nous : de nos récits professionnels qui s’essoufflent trop tôt,
des parcours qu’on déplace en arrière-plan, une fois l’âge venu,
de tout ce qu’on arrête d’imaginer… quand il resterait tant à construire.
En entreprise aussi, il existe des parcours qu’on admire… mais qu’on mobilise de moins en moins.
Des professionnels expérimentés, solides, présents, à qui l’on confie surtout le rôle de “garant” ou de “référent”, mais rarement celui d’acteur de transformation.
Ils restent. Ils rassurent. Mais on ne les projette plus.
On les installe dans une forme de stabilité… qui peut vite devenir une mise à l’écart feutrée.
Et pourtant, leur potentiel reste intact.
Alors pourquoi leur réserve-t-on si peu de place dans :
les projets stratégiques ?
les innovations organisationnelles ?
l’accompagnement du changement ?
la construction des cultures managériales de demain ?
Et si, au lieu de chercher à “préserver” ces profils, on osait les réengager comme force active dans les mutations à venir ?
Réengager ces parcours suppose aussi de sortir d’une logique défensive.
Pas pour “faire plaisir” ou “rentabiliser l’ancien”, mais parce qu’un collectif a besoin de voix ancrées pour traverser l’instabilité.
Il ne s’agit pas d’opposer les générations.
Mais de reconnaître qu’à force de projeter l’avenir dans le seul prisme de l’agilité, on oublie que la profondeur vient souvent des trajectoires longues.
Le vrai enjeu ? Ce n’est pas de conserver les talents.
C’est de leur redonner de l’utilité dans la complexité.
Ce n’est pas une question d’âge.
C’est une question de projection possible.
Car ce qui maintient l’engagement dans la durée, ce n’est ni l’ancienneté, ni l’accumulation d’expertise.
C’est le fait de se sentir encore attendu, encore utile, encore capable d’impacter.
Chez Esprit RH, nous rencontrons régulièrement des collaborateurs brillants, lucides, encore curieux — mais à qui on ne propose plus que des missions sans relief.
Et pourtant, ce sont souvent eux qui ont la stabilité, la mémoire, l’envie de transmission… et une liberté de ton que d’autres n’ont pas encore gagnée.
Alors, plutôt que de leur offrir une sortie soignée, pourquoi ne pas leur écrire une scène suivante ?
On ne valorise pas une carrière par respect du passé.
On la prolonge parce qu’elle peut encore servir l’avenir.
Et vous, à qui avez-vous cessé de proposer un vrai rôle sans même vous en rendre compte ?
Chez Esprit RH, nous aidons les entreprises à rouvrir ces chapitres. Et si on en parlait ?